Il serait simple de “sauter” directement de la voiture au vélo, car on ne va pas se mentir, le choix du deux roues devient presque une évidence lorsque l’on a épuisé le stock des moyens mécaniques ou électriques de se déplacer.
Et pourtant, on peut considérer chaque trajet, chaque destination ou chaque voyage d’une manière unique. Tout comme manger, boire ou respirer, se déplacer est presque vital, c’est au minimum un acte indispensable à notre survie. Au lieu de le subir, autant choisir ses armes, autant se passer de la nécessité pour mêler l’utile à l’agréable.
J’ai évoqué précédemment les bienfaits des modes actifs sur le corps. Mais chaque pas ou chaque coup de pédale est un choix que vous faites, un vote pour privilégier un mode de déplacement.
Le chapitre suivant va évoquer les différents moyens de vous déplacer sans avoir recours à un moyen de transport personnel utilisant une énergie fossile. Cette rubrique est loin d’être exhaustive, et elle inclut aussi des services.
Auto-stop
Pointez votre pouce en direction de la ou vous voulez aller, ou indiquez votre destination avec un feutre épais sur un gros bout de carton. Vous n’avez plus qu’à espérer que quelqu’un s’arrête. Si cette pratique est populaire en milieu rural, elle n’est pas vraiment usitée en ville.
Notez que la décision de la part d’un automobiliste de prendre un autostoppeur se fait en quelques secondes. Alors évitez de faire peur pour accroître vos chances d’être pris. Pour cela, rien de plus simple : munissez-vous de votre plus beau sourire et d’une bonne dose de patience. Car oui, le stop n’est pas une science exacte.
Il y a quelques années, j’ai été pris en stop par un chauffeur de taxi. Il était en direction d’une course, et semblait sympathique. Je lui ai quand même demandé s’il comptait me faire payer la course, car je n’avais pas un sou en poche. Non, il était tout simplement de bonne humeur.
Dans le doute, munissez-vous d’une bombe lacrymogène ou d’une batte de baseball (bien que ce soit moins pratique à transporter : la matraque télescopique semble plus indiquée), on ne sait jamais sur qui l’on peut tomber.
Autopartage
L’autopartage prend généralement la forme d’une organisation mettant à disposition une flotte de véhicules pouvant être utilisée par les clients le temps de leurs déplacements. Dès que le véhicule n’est plus utilisé, une autre personne peut l’utiliser.
Covoiturage
Le covoiturage a été pensé pour proposer un désencombrement des routes, et partager les frais liés au déplacement et à l’entretien de la voiture. Bien que le but initial ne soit pas de gagner de l’argent pour le conducteur, une voiture « remplie » peut aisément lui rembourser intégralement son voyage.
J’ai souvenir d’une connaissance, Gilbert, qui au détour d’une conversation m’a confié qu’en plus de se faire rembourser intégralement ses déplacements par son entreprise, puisqu’il s’agissait de déplacements professionnels en tant que commercial, il publiait des annonces de covoiturage et arrondissait ainsi ses fins de mois avec près de 300 € de bénéfices. Cela pourrait vous donner des idées si vous êtes conducteur, mais il ne me semble pas que ce soit légal.
Cependant, si vous êtes conducteur et que vous faites un trajet conséquent (à partir d’une vingtaine de minutes) et fréquent, mettez une annonce en ligne. À la fin du mois, les sommes accumulées peuvent vite représenter une petite fortune.
Marche
Aucun accessoire n’est nécessaire, vous ne dépendez de rien ni personne, et cela ne coûte rien. À part si vous êtes culs-de-jatte, mais ceci est une autre histoire. Si vous êtes pressé, vous pouvez même courir (à condition de ne pas être chargé comme une mule). L’OMS recommande de marcher au moins 10 000 pas chaque jour : ceci représente environ 6 km. Alors, n’hésitez pas et profitez chaque jour de ce petit moment de détente pour déconnecter.
L’endroit où vous habitez se prête — ou pas — à la marche à pied, en fonction de la distance entre chez vous et les commerces alentour, ou de l’endroit ou vous travaillez. En effet, un piéton habitant en centre-ville est plus mobile qu’un automobiliste en agglomération. Le piéton n’a qu’à faire quelques pas pour rejoindre les commerces de son quartier. En matière de mobilité, il est important de comprendre que ce n’est pas la distance qui compte, mais le temps que l’on met à la parcourir.
Mobilité ludique
Le point commun des transports ludique : un faible encombrement qui permet de les transporter à la main lorsque vous êtes arrivé à destination, et ils sont amusants à utiliser. Enfin, lorsque vous savez en faire ! De plus, ces moyens sont très intéressants et pratiques à utiliser dans une optique d’intermodalité, ou pour de très courts trajets, car ils ne prennent quasiment pas de place et peuvent être stockés aisément dans un casier, le coin d’une pièce et sont acceptés dans les transports en commun.
Pour les aficionados de l’une de ses pratiques, ne considérez pas que cette catégorisation soit une insulte. Je suis moi-même un fervent pratiquant de skate et de roller.
Board
Le skate est le moyen de transport le moins encombrant, qu’il s’agisse d’un cruiser, d’un longboard, ou du traditionnel skateboard pour aller tâter la rampe, vous lui trouverez toujours une place chez vous ou dans vos déplacements, à l’abri, et ne vous la ferez donc jamais voler.
Le skateboard « à figure » n’est pas la planche la plus adaptée au transport. À cause de ses petites roues, la moindre aspérité dans le bitume peut venir à bout des meilleurs skateurs. Mais si vous n’avez que ça sous la main ou que vous voulez faire quelques figures de temps en temps, il est tout indiqué.
Le longboard est, comme son nom l’indique, grand et lourd (surtout dans sa version en bois), mais il est le plus maniable. Avec de grosses roues, vous pourrez sans soucis passer les trottoirs sans vous reprendre.
Le cruiser, un des premiers modèles de board qui est redevenue à la mode, est en générale petite, maniable, et très légère. Vous pouvez en trouver des neuves dans n’importe quel magasin de sport pour moins de 50 €.
Le plus gros avantage à utiliser une planche c’est que, du fait de sa petite taille, vous pourrez mixer l’usage de votre board avec du covoiturage ou les transports en commun. C’est un avantage incomparable face au vélo : les bus ne les acceptent pas en général, surtout lorsqu’il n’y a pas de soute à disposition, et il faut pour le covoiturage un matériel spécifique (porte-vélo), ce qui n’est pas toujours le cas.
Adapté aux trajets courts (moins de 10 minutes), pour aller acheter le pain par exemple, ou pour finir un trajet en bus (comme vu dans le paragraphe précédent), il n’est cependant pas des plus confortables, et vous devrez souvent passer en mode marche, entre les trottoirs et autres routes inadaptées.
J’ai toujours une planche, un petit cruiser en plastique, mais je vous avoue que je l’utilise en général qu’une fois par mois. Je crois que si je l’ai encore, c’est par nostalgie de toutes mes années passées sur un skate.
Rollers
Si vous songez sérieusement à utiliser le roller dans votre quotidien, choisissez une bonne paire de rollers de randonnée, avec au moins des roues de 90 millimètres.
Le principal problème du roller est qu’il n’est que toléré, ou que vous en fassiez. Sur le trottoir, il est autorisé, mais vous devez faire attention aux piétons, cela va de soi. Sur les pistes cyclables, les vélos sont prioritaires. Sur la route, je vous conseille de faire très attention : les mouvements amples du patinage peuvent surprendre l’automobiliste.
Et n’oubliez pas : une simple mamie contrariée peut vous envoyer son sac à main en pleine figure si elle est de mauvaise humeur. Oui, j’en ai déjà fait les frais.
Trottinette
Alors qu’elle avait été pensée et distribuée en premier lieu comme un jouet pour enfant, la trottinette s’est imposé en ville comme un outil de choix pour les trajets “ultra court”. Facile à prendre en main et transportable, elle a connu un renouveau considérable dans sa version à assistance électrique.
Hoverboard
Non, je ne vais pas parler de la célèbre planche rose aux pieds de Marty McFly dans Retour vers le Futur. Il s’agit plutôt d’un genre de segway, sans le bras sur lequel poser vos mains. Utilisant le principe gyrostatique, il vous suffit de déplacer votre poids à l’avant sur l’un des côtés de la planche pour avancer à droite ou à gauche.
Train
Le train et moi, ça a toujours été intense. Quand j’étais au lycée, j’avais une petite amie que j’allais voir en train de temps à autre. Lorsque j’ai commencé mes études supérieures, j’ai en parallèle commencé à l’utiliser régulièrement, le week-end généralement pour rentrer voir mes parents.
Je n’ai pas très envie de rentrer dans le débat de la ponctualité des trains, mais les faits sont là !
Concernant la réservation, je vous suggère d’essayer le service de Trainline1 (autrefois Capitaine Train), qui propose une interface ergonomique et très bien pensée pour vos achats de billets en ligne. Des applications sont bien entendu disponibles pour smartphones.
Transports en commun
J’ai utilisé pendant des années les transports en commun, surtout entre 2 achats de vélo (oui, mes vélos ont une étrange propension à disparaître), ou lorsque l’hiver était rude et que ma motivation à monter à vélo disparaissait soudainement.
L’avantage indéniable des transports en commun, c’est cette capacité à couvrir (en fonction des régions et agglomérations) de grandes surfaces avec un seul abonnement, par l’interconnexion de bus, tram, métro, ainsi que la fréquence des passages, adaptés aux heures d’affluence. De plus, vous pouvez finir votre nuit ou prendre du temps pour lire pendant votre voyage.
Le saviez-vous ? Avoir sa voiture revient en moyenne 20 fois plus cher qu’un abonnement annuel aux transports en commun.
Vélo
« Ce cheval de bois et d’acier comble un vide dans l’existence moderne ; il ne répond pas seulement à des besoins, mais à des aspirations. » 2
Si je ne devais en garder qu’un, ce serait le vélo. Je me suis demandé pendant un moment pourquoi la petite reine surpassait tous les autres moyens de transport. C’est en réalité d’une simplicité enfantine : pour la même énergie fournie, le vélo permet d’aller 2 à 3 fois plus vite. Sans vous fatiguer, vous pouvez parcourir de nombreux kilomètres.
Disons que l’on peut aller plus loin, plus vite, tout en étant à échelle humaine : vous vous tractez à la force de vos mollets, sur un appareil léger et peu encombrant. Et comme la marche, vous avez une vitesse qui vous permet d’observer ce qui se passe autour de vous et de vous arrêter rapidement pour apprécier votre environnement.
Cargo Bike
L’autre jour, j’écoutais une émission de radio. Un plombier avait décidé de faire ses dépannages en vélo. Son appareil de prédilection ? Un cargo bike. Avec cet appareil, il est possible de charger de grandes quantités de matériel, de faire vos courses, d’emmener vos enfants à l’école.
Les initiatives d’artisans et entrepreneurs montant un business bâti autour du transport ou dépannage en cargo bike se multiplient.
Une alternative un peu moins chère que le cargo bike (qui est un peu onéreux), c’est d’ajouter une remorque à votre vélo. Il existe des dizaines de modèles, vous trouverez sans aucun doute celui qui vous conviendra. Les prix commencent aux alentours de 100 €, et peuvent s’envoler à plusieurs milliers d’euros.
Vélo à assistance électrique
Je suis un inconditionnel du vélo électrique, aussi appelé VAE. J’en ai déjà parlé précédemment, et en ce qui me concerne, c’est une réelle alternative qui se présente lorsque vos trajets réguliers sont un peu trop longs pour être fait avec un vélo classique. Il vous permet d’aller plus vite, tout en conservant une allure raisonnable. Il vous permet de gravir les côtes les plus ardues sans la moindre difficulté, sans sueur. Tout comme les vélos, vous n’avez pas d’obligation de souscrire à une assurance pour rouler avec.
Lors d’un de mes trajets en VAE, un autochtone m’a clairement fait comprendre qu’il n’était pas convaincu de la pertinence écologique de cette solution, car l’électricité est produite en grande majorité par des centrales nucléaires. Et il n’a pas tord ! En effet, 75% de l’électricité est conçu dans des centrales nucléaires, et seulement 15% par des énergies renouvelables (éoliennes, photovoltaïque, hydraulique)3. Pour faire pencher la balance en faveur des énergies vertes, il convient de prendre un abonnement d’électricité auprès de fournisseurs dédiés, qui investissent dans des sources d’énergie non nucléaire, tel que Planète Oui ou Enercoop.
Il existe des modèles de e-bikes proposant une vitesse jusqu’à 45 km/h, mais ceux-ci sortent du cadre de la réglementation des VAE, ils sont dans la même catégorie que les scooters.
Voiture électrique
Bien que la couverture de ce livre soit illustrée par une Tesla et que la première citation de ce livre - celle de Schwarzenegger - évoque une dualité entre voiture électrique et voiture à essence, ceci ne veut pas dire que j’adhère complètement au concept de la voiture « nucléaire » (voir le chapitre sur le vélo à assistance électrique). S’il est vrai que sur le plan écologique cette alternative semble être de bien meilleur augure, d’autres éléments, tel que la congestion - dû au volume du véhicule - est rarement prise en compte, pour privilégier un certain confort : climatisation, autoradio ou encore siège éjectable avec jetpack et parachute intégré.
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https://trainline.fr ↩
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Le Vélocipède illustré, 1869 ↩
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EDF, (2013). « Électricité en france : les différentes sources d’énergie » ↩